La légende de Saint-Martin
C’est en réalité dans une légende dunkerquoise que Saint-Martin fit son apparition. Saint-Martin prêchait il y a fort longtemps dans les Flandres maritimes, allant de village en village accompagné de son âne. D’un âge déjà bien avancé, il se posa un jour dans les dunes pour faire une pause. Son âne en profita alors pour prendre la poudre d’escampette. Souhaitant lui venir en aide, les enfants du pays se mirent à la recherche de l'animal à la nuit tombée, avec des lanternes, et le retrouvèrent en train de brouter !
La Saint-Martin a lieu le 11 novembre, date qui correspond à la mise au tombeau de Saint-Martin, le 11 novembre 397. À Bailleul, la tradition consiste à sculpter des betteraves pour créer des lanternes avec lesquelles les enfants défilent derrière Saint-Martin et son âne, puis une distribution de chocolat chaud et gourmandises.
Le carillon du beffroi
En haut du beffroi, le campanile abrite un carillon à ritournelles et un carillon manuel animé par son carillonneur à l’occasion des fêtes bailleuloises.
Composé de 35 cloches, le carillon fut installé par le fondeur Marcel Michiels de Tournai et inauguré en août 1932. Si vous tendez l’oreille, vous remarquerez que les cloches sonnent tous les quarts d’heure. Elles sont actionnées par le tambour à ritournelles automatique Somers, un cylindre d’un diamètre de 1m20 qui possède 7 200 trous et des picots. On peut entendre les musiques suivantes :
- L'heure : Drink, drink, zuystoktee (Buvez, buvez de la tisane de réglisse)
- Quart d'heure : Chanson dunkerquoise Een Kalemanden rok en wit mantlind'je d'rop
- Demi-heure : Mélodie flamande d'Edmond De Coussemaker
- Trois quart d'heure : Hymne casselois Te belle Als de groote klokke luyd, de Reuze komt uyt (Quand la grosse cloche sonne, le Reuze sort)
En 2023, le carillon à ritournelles a fait l'objet d'une restauration avec le soutien de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), de la Fondation du Patrimoine et des nombreux mécènes et donateurs qui ont répondu à la campagne de financement participatif. Les travaux ont été effectués par Paschal Art Campanaire.
La dentelle aux fuseaux
Venue d’Italie via les Pays-Bas, la dentelle aux fuseaux, synonyme de luxe et d’élégance, se déploie à Bailleul dès 1664. Cette activité qui allie à la fois art, finesse et créativité se pratique en ateliers et à domicile. Elle connaît son heure de gloire au XIXe siècle et permettait à près de 8 000 dentellières d'apporter une modeste rémunération dans leurs foyers.
Suite à la mécanisation du textile et à la Grande Guerre, l'activité dentellière s'est pratiquement éteinte. Elle renaît cependant grâce à la générosité du mécène américain William Nelson Cromwell qui fait édifier l’actuelle école dentellière en 1925 et finance également la remise en route de l'enseignement. C’est ici que se perpétue toujours l'apprentissage de la dentelle de Bailleul dite « torchon », aujourd'hui activité de loisirs.
Le carnaval
Le carnaval de Bailleul est à l’origine une manifestation caritative. En 1853, la Société Philanthropique, fondée par Émile Colpaert, organise « une fête au profit des pauvres », pendant le Mardi Gras. Les quêteurs récoltaient des pièces durant le passage du cortège, composé pour la première fois de chars et de figurants.
C’est également à cette époque que réapparaît le docteur Francisco Piccolissimo. Personnage phare du carnaval de Bailleul, beau parleur et farceur, il suscite la sympathie auprès du public pour les inciter à faire un geste pour les plus défavorisés.
Dès 1855, le géant processionnel Gargantua entre dans la danse. Il défile entouré de ses marmitons et de son harmonie. Sa figure joviale, sa bonhomie et son opulence font de lui le symbole du carnaval de Bailleul. Personnage inspiré de l’œuvre de François Rabelais, il représente parfaitement le portrait du bon flamand épicurien et les excès du Mardi-Gras !
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